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Quels sont les facteurs de réussite des meilleures exploitations bio

En 2024, le revenu disponible moyen des exploitations biologiques étudiées par les Cerfrance en Rhône-Alpes atteint 20 000 €, mais de fortes disparités existent entre les productions.

Maîtrise du prix de vente ou de la productivité, certaines exploitations biologiques ont réussi à tirer leur épingle du jeu en 2024.

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En 2024, le revenu disponible moyen des exploitants biologiques se situe autour de 20 000 €. Mais cette moyenne cache de grandes disparités selon les productions et au sein même des filières. Comment les meilleures exploitations (1) tirent-elles leur épingle du jeu ? Les CerFrance en Rhône-Alpes se sont penchés sur cinq productions pour pointer leurs points forts.

Il existe de fortes disparités de revenu disponible selon les filières.

En bovin lait

Les meilleures exploitations se distinguent par leur nombre de vaches plus important (61 UGB contre 43 UGB pour le quartile inférieur) et mécaniquement, leur meilleure production de lait (4 400 l/ha contre 2 200 l/ha pour le quartile inférieur). Elles ont également une meilleure maîtrise technique de leur atelier végétal avec un chargement plus important. « Cela peut s’expliquer par une meilleure maîtrise fourragère ou simplement par des surfaces plus productives », pointe Tanguy Relave, conseiller d’entreprise chez CerFrance Loire. Par ailleurs, les charges opérationnelles de l’atelier animal (alimentation, frais d’élevage) sont réduites de plus de 100 €/1 000 l.

En bovin viande

Les meilleures exploitations dans la filière allaitante se distinguent par leur surface agricole utile (172 ha contre 149 ha pour le quartile inférieur) et leur nombre de bovins (64 UGB contre 51). « Avec cet effet surface, les éleveurs ont le potentiel pour nourrir et vendre plus d’animaux, souvent à des prix plus élevés », commente Tanguy Relave. Les exploitations les meilleures sont moins dépendantes aux aides de la Pac. Elles constituent 40 % des produits contre 55 % pour le quartile inférieur. En valeur absolue, les charges sont similaires dans les quartiles inférieurs et supérieurs.

L'EBE moyen des exploitations bio de 2024, toutes filières confondues, se replie au niveau de celui de 2018.

En arboriculture

En arboriculture, les meilleures exploitations ont un produit d’équilibre inférieur à celui du quartile inférieur (- 569 €/ha). « Autrement dit, ces exploitations ont besoin de produire moins pour atteindre l’équilibre », explique Caroline Altare, référente bio chez les CerFrance en Rhône-Alpes. La marge d’orientation à l’hectare est quant à elle bien meilleure (+ 4 676 €/ha). « Cela signifie que les meilleures exploitations ont de meilleures quantités et une meilleure valorisation de leur production », poursuit Caroline Altare. Elles se distinguent par une meilleure technicité, elles embauchent deux fois plus de main-d’œuvre et « investissent moins mais mieux » que les exploitations du quartile inférieur. Elles maîtrisent également leur commercialisation, notamment au travers de la vente directe, ce qui induit des charges d’emballage, d’eau et d’électricité plus importantes.

En grandes cultures

En grandes cultures, le produit d’équilibre est supérieur pour les meilleures exploitations (+ 225 €/ha de SCOP) avec plus de charges (+ 423 €/ha de SCOP), toutefois la marge d’orientation est plus importante (+ 666 €/ha de SCOP). « Le quart supérieur a besoin de produire plus pour atteindre l’équilibre car il a plus de charges à l’hectare, explique Caroline Altare. Le rendement et le prix sont maximisés pour dégager du profit. Il s’agit d’exploitations qui maîtrisent leur commercialisation, via des contrats de semence par exemple ». Une meilleure maîtrise technique, de meilleurs outils de production, l’emploi de main-d’œuvre, ou l’accès à des intrants de proximité permet à ces exploitations de réduire leurs charges d’approvisionnement (645 €/ha contre 779 €/ha pour le quartile inférieur). Par ailleurs, ces exploitations ont moins d’investissement (1 909 €/ha d’amortissement contre 2 790 €/ha pour le quartile inférieur).

En moyenne sur les fermes bio de l'échantillon, toutes filières confondues, les annuités ont augmenté de 7 000 €/UTHF depuis sept ans.

En maraîchage

Pour les meilleures exploitations maraîchères, le produit d’équilibre est nettement supérieur (+ 10 854 €/ha) avec moins d’annuités et de charges (-1 706 €/ha). Elles embauchent deux fois plus de main-d’œuvre, sont plus spécialisées et maîtrisent leurs charges opérationnelles (5 447 €/ha contre 8 991 €/ha pour le quartile inférieur). « Avec moins de travaux par entreprises et plus de main-d’œuvre par hectare, ces exploitations ont une meilleure gestion de l’outil de production », commente Caroline Altare. Elles se distinguent également par de meilleurs prix de vente grâce à la vente directe.

(1) Les meilleures exploitations étant les 25 % d’exploitations qui ont le ratio (valeur ajoutée/produits) le plus élevé.

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